Si vous êtes Africain, particulièrement d’Afrique sub-saharienne vous avez probablement entendu parler de l’affaire Balthasar. Le nom de l’affaire vient du protagoniste principal, Baltasar Ebang Engonga. Il est l’ancien chef de l’Agence Nationale des Investigations Financières de la Guinée-Equatoriale. Il a été récemment arrêté par les autorités de son pays. Cette arrestation est due à des soupçons de détournement de fonds publics. Lors de son arrestation, les autorités ont eu à saisir ses outils informatiques. Ce qui a conduit à la diffusion <<accidentelle>> de centaines de vidéos explicites le montrant en compagnie de diverses partenaires. Bien évidemment, ces vidéos se sont propagées sur internet tel un feu de brousse.

Je ne vais pas ici vous parler de l’évidence. Ce dossier pourrait être un stratagème de préservation du pouvoir de la famille Obiang. Je choisis plutôt d’aborder le dilemme éthique et/ou moral que ce <<revenge porn>> pose.

En premier lieu, je tiens à m’auto féliciter du cercle d’amis que j’ai. Je n’ai reçu aucune photo ou vidéo de ce monsieur. Bien sûr, étant moi-même chroniquement en ligne, j’ai aperçu de manière sporadique ici et là quelques photos. Cependant, celles-ci restaient assez pudiques dans l’ensemble car étant sur des réseaux sociaux assez régulés.

J’ai entendu et vu des débats en ligne sur ce monsieur. Ces débats m’ont assez perturbée. Et, je me suis retrouvée à le défendre, contre mon gré. Alors, pour les gens qui me connaissent, vous savez que je déteste défendre des hommes. Cependant, je déteste encore plus ne pas défendre, une cause que je considère juste. Cela soulève la question de l’intitulé de mon article : << Entre l’éthique et la morale.>>.

L’éthique dérivé du mot grec « ethos » est née une longue réflexion philosophique sur les principes qui guident les actions humaines. L’un de ses précuseurs n’est autre qu’Aristote. Celui-ci considérait qu’une vie vertueuse est orienté par la raison. Et donc vivre une vie << éthique>> était la clé du bonheur. Aujourd’hui, l’éthique est très souvent associé à des codes professionnelles, penser par exemple, au code de déontologie médicale.

La morale, quant à elle est un ensemble de règles, et de valeurs qui permettent de distinguer le bien du mal. Dans nos sociétés, elle est souvent le fruit d’un mélange de traditions, de cultures et de religions. Notamment, les 3 grandes religions monothéiste, que sont le christianisme, le judaïsme ainsi que l’islam.

En ce moment, vous me lisez, et peut-être que vous vous demandez pourquoi je vous explique tout ces points dans une affaire de fesses. Ce que je défends est assez clair. Je pense que nous ne nous sommes pas focalisés sur les points importants. Nous avons commencé à juger Mr Ebang sur les points les moins essentiels.


Dans une société où le sexe reste un sujet tabou, il n’est pas surprenant que le public se focalise davantage sur l’aspect sensationnel des vidéos explicites. Cependant, cet intérêt détourne l’attention des véritables questions d’intérêt public : la gestion des fonds publics et l’éthique professionnelle de M. Ebang. En tant que citoyens, notre priorité devrait être de juger son travail et ses responsabilités publiques, plutôt que ses choix personnels, aussi condamnables soient-ils moralement.

De ma compréhension, toutes les parties étaient consentantes, alors oui,des individus mariés qui trompent leurs époux de manière aussi évidente est critiquable. Tromper n’est jamais bien, 1 fois ou 400 fois. Cependant, il est toujours bon de rappeler que la tromperie systématique et continue trahit un manque de respect totale envers le partenaire. Et force est de constater, que malgré le caractère répétitif des tromperies de Balthasar Ebang, ses partenaires féminines ont été plus durement frapper par les critiques.

Cet article n’est malheurseument pas une critique de la mysoginie rampante en Afrique. Bien sûr, la société patriarcale, a scruté et jugé plus durement les comportements féminins. L’infidélité des hommes, est souvent banalisée ou excusée tandis que celle des femmes est stigmatisée et peut être perçue comme uns transgression majeure. Le corps féminin étant considéré <<sacrée>>. Cette double morale fera l’objet de prochains articles.

Vous pourriez me dire, que la morale a été briser car tromper c’est mal, effectivement c’est mal. Il est bon de noter, que peu de personnes se sont pencher sur ce sujet concernant Mr Ebang. Si tromper est mal, la pornodivulgation est tout aussi mal, voir encore plus. Car si tromper, atteint à la dignité des partenaires, cette forme de revanche mais à mal toute la société. Tromper n’est pas un crime, mais la pornodivulgation en est un dans de nombreux pays. Elle cause un préjudice profond, à toutes les personnes impliquées et à leurs proches.

Effectivement, si les barrières légales, pour protéger l’individu peuvent être violenter tout aussi facilemen. Et cela, pour potentiellement nuire à un individu, sans se soucier de toutes les autres personnes concernées, qui peut dire qui sera la prochaine victime ?

Surtout, le problème des violations professionnelles, à ma connaissance, n’a pas du tout été abordé à grande échelle. La question pour moi reste le dilemme éthique que cette affaire pose. Un homme politique, avec un haut poste est accusé d’avoir détourner des millions, voir des milliards d’argent public. Tout cela, dans un pays riche en ressources mais sous-développé dû en grande partie à la gabegie du pouvoir. C’est un récit bien trop commun sous nos tropiques, les dirigeants volent mais la population est divertit. La société, s’est une fois de plus focaliser sur les fautes morales individuelles (tromperie) souvent des femmes impliquées, ou des prouesses sexuelles (voyeurisme) de Baltasar Ebang.

Je ne défend pas ici le comportement de Baltasar Ebang. C’est un homme marié trompeur qui utilise ses bureaux pour des fins douteuses. Cependant, je ne peux en aucun cas justifier la propagation de vidéos intimes de cette manière. Cela est injustifiable, quelque soit l’individu en question. Les individus, ont le droit à l’anonymat de leurs vies privées. Se permettre la diffusion de de vidéos à caractère sexuel, est à condamner en toutes situations. La morale publique considérerait une diffusion de ces vidéos comme mauvaise celle-ci étant un par ailleurs un crime. Car elles ont pour but de faire souffrir un individu et, par ricochet, des centaines d’autres individus.

Soyons honnête, est ce que tromper sa femme est plus important pour un peuple que la malversation financière ? Ma réponse est non. L’indignation collective devrait se porter sur la mauvaise gestion des richesses nationales. Pourtant, la société africaine, se complaît dans des scandales de nature privée, laissant les abus de pouvoir passer sous silence. Cette distraction est précisément ce que recherchent certains régimes pour éviter une révolte populaire face à leur corruption.

Si selon Aristote, vivre une vie éthique est la clé du bonheur, pouvons nous, nous citoyens, décider du bonheur de Mr Ebang ? De toute évidence, sa vertu est remise en question vu ce que l’on en sait. Mais est ce que ses actions intimes, non vertueuse, sont un moteur pour que le peuple puisse le juger ? Je pense que non. Sa famille, ses amis et ses proches en seront les juges. Par contre, son éthique de travail doit être le moteur de notre colère. Nous pouvons, reconnaitre, qu’avoir des relations intimes au travail, brisent l’éthique professionnelle. Néanmoins, ceci reste un fantasme que bien des personnes ont déjà et continueront à réaliser.
Les affaires privées, surtout sexuelles, touchent directement à la curiosité et aux normes sociales, provoquant une implication immédiate de la population. Et même si la préoccupation principale, devrait être les questions économiques, les citoyens décident souvent de s’en éloigner.

Je n’ai pour ma part aucun intérêt, à regarder les vidéos intimes de personnes n’ayant rien demandés. Deux personnes adultes qui ont des relations d’adultes, cela arrive à chaque seconde. C’est probablement le cas au moment où vous me lisez.

Par contre, je suis tout à fait choquer de la banalisation du vol. Je suis également choqué de l’inertie de notre société vis-à-vis de ces faits. Sommes- nous donc tout au facilement endormi face à des realités qui mettent nos vies en danger ? Est-ce que la résignation face nos dirigeants nous fait nous diriger instinctivement vers la solution de facilité ? Est-ce le résultat d’un manque criant d’éduction civique favoriser par ces dirigeants? Des questions restent poser.

Et vous qu’en pensez, vous ? Je vous invite à laisser des commentaires pour laisser vos avis et continuer la discussion dans le respect.

A bientôt, MalyneVi

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